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Question de Mme Evelyne Corbière Naminzo (La Réunion - CRCE-K) publiée le 28/03/2024

Mme Evelyne Corbière Naminzo attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé du logement sur la situation du logement à La Réunion et sur la baisse préoccupante du budget consacré à celui-ci.
Suite au décret du 21 février 2024, 10,17 milliards d'euros en crédits de paiement prévus pour la loi de finances ont été annulés sur le budget pour 2024. Ces coupes budgétaires s'attaquent particulièrement au secteur du logement : des économies seront faites pour les politiques d'accès au logement (300 millions d'euros en moins), la politique d'aménagement du territoire, l'urbanisme et l'amélioration de l'habitat (358 millions d'euros en moins) et la politique de la ville.
Cette politique d'austérité n'est pas en phase avec la crise du logement que traverse notre pays, et particulièrement le département de La Réunion. Elle s'ajoute à un plan logement outre-mer (PLOM) trop peu ambitieux pour répondre aux difficultés réelles des Réunionnais à se loger.
En effet, selon les chiffres de la fondation Abbé Pierre, la crise du logement impacte près de 4 Réunionnais sur 10. Plus de 140 000 Réunionnais souffrent du mal-logement ou d'absence de logement personnel. 75 000 personnes vivent dans des conditions de logement très difficiles du point de vue du confort, 34 000 personnes vivent en situation de surpeuplement dit « accentué ». Les femmes, population la plus exposée à la précarité économique et sociale, sont les plus touchées par la crise du logement.
L'accès au logement social est un droit qui, pour de nombreux Réunionnais, ne devient jamais effectif. En effet, si 75 % des Réunionnais sont éligibles au logement locatif social et très social (ce qui représente 356 500 des 472 800 foyers fiscaux à La Réunion, selon les chiffres de l'institut national de la statistique et des études économiques, INSEE), le parc locatif social compte seulement 81 725 logements et loge moins d'un quart des ménages. 44 796 ménages sont en attente d'un logement locatif social, ce qui représente une hausse de 14 % en 2023 et de 61 % en 6 ans. La nécessité de reloger les locataires vivant dans les logements promis à la démolition dans le cadre du plan de l'agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), dans plusieurs communes dont Le Port, Saint-Denis et Saint-Benoît, accroît encore cette pression sur le logement social. Il est également nécessaire d'améliorer le logement social en le dotant de moyens nécessaires pour permettre la présence effective de gardiens d'immeubles, de travailleurs sociaux, d'espaces communs et de représentants de locataires.
Face à un tel manque, l'État doit produire du logement. Or, construire nécessite des moyens, tout particulièrement dans un contexte d'augmentation des coûts du foncier et des matériaux (les prix du béton et de l'acier ayant été multipliés par 3 depuis 2020). Cette augmentation des coûts de construction a produit un fort ralentissement des constructions et une baisse notable du nombre de permis de construire. Elle se demande comment les coupes budgétaires qui ont été décidées pourraient inverser cette tendance.
Elle souhaite rappeler que le droit au logement est un objectif à valeur constitutionnelle et un enjeu de dignité. Elle l'interroge donc sur les moyens et les leviers déployés pour permettre aux Réunionnais d'avoir accès au logement auquel ils ont droit.

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En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé du logement

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